Patrice Faubert

Paraphysique de la désespérance

Tant de monde
Dans le même monde
Tant de planètes
Sur une même planète
Tant de peuples
Du même peuple
Avec des codes, des rites
Des rencontres, des mythes
Comme le monde de la manifestation
Où l'on est en représentation
Comme si l'on enfilait une panoplie
De cela ou de ceci
J'aime manifester, ceci dit
Nantes
Où je vais manifester quand je le puis
Où je vais manifester quand j'y suis
Mais surtout si cela respire l'anarchie
Avec des jeunes qui veulent en découdre
Je l'aime tant cette foudre
Que toujours je puis les absoudre
Donc, Nantes, samedi 23 janvier 2016
14H à " Commerce ", c'est le rendez-vous
Contre l'Etat d'urgence, personne, suis-je fou ?
Bon, un quiproquo, c'est tout
Il y a aussi une farandole festive
Moins radicale et moins jouissive
Contre l'inutile aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Contre cela, en Bretagne, personne ne glande
J'y fais donc une randonnée
Pour des slogans libertaires autocollés
Et à quelques copains, le bonjour est donné
Rémi, Pierre, Guy, Fred, Tara
Jacques ne peut-être là
Avec son pied entorsé
Qui furent rencontrés dans des manifestations, voilà !
C'est de la lutte ouvrière
C'est tout un monde solidaire
Un peu comme le monde des dockers
Comme au port de Le Havre, 2500 dockers
15000 employés, surface comme la ville de Paris
Où tout est fureur, tout est furie
68 millions de tonnes de marchandises
Chaque année, qu'on se le dise
Un docker gagne 2300 euros par mois
17 corps de métiers différents de dockers
Une ambiance familiale, encore solidaire
Tout monde est à part
Tout être humain en prend sa part
Les grands ports
Les grands magasins
Les grandes usines
Les grands bureaux
Les petites et grandes écoles
Les cinémas, théâtres, stades
Comme d'autres vies
Sur d'autres planètes
Comme d'autres mondes
Avec leurs propres manettes
Pour les transports, encore, je râle
Il faudrait surtout du transport fluvial
Cela serait le moindre mal
Beaucoup plus économique
Beaucoup plus écologique
Déjà, 2 500 000 conteneurs transitent par la Seine
Et plus de joie et moins de peine
Un cinquième seulement
De toute la marchandise qui transite, c'est navrant !
Tout ne pouvant se structurer
Que dans l'histoire des mentalités
Et en science
Ou autre domaine, c'est une évidence
L'on ne peut trouver
Que ce qui peut nous arranger
Selon son idéologie, ses idées, ses croyances,  sa religion
Selon sa famille, selon sa condition
Nous ne pouvons imaginer ou voir
Que ce que nous pouvons croire
Mais avec la pensée de la séparation
Corporatisme de toutes les contradictions
Un savant conservateur en politique
Peut-être ainsi un novateur scientifique
L'on pense de suite à feu ( 1822 - 1895 ) Louis Pasteur
Qui en son domaine fut à l'heure
Car il faut aussi ne pas croire
Ce que l'on croit faussement apercevoir
Feu ( 1888 - 1918 ) Roland Garros, visionnaire
Qui prédit l'avion électrique, encore à faire
Avion électrique, voiture électrique
De l'énergie solaire dans les batteries
Car le nucléaire y serait une ineptie
Peut-être un jour le tout électro-solaire
Sinon, terminus, plus rien à faire
Mais il faudrait une mentalité solaire
Qui s'opposerait forcément à la mentalité réactionnaire
Tout au vent, à l'eau, au soleil, la vie révolutionnaire !
Sinon
Le capitalisme vert
N'empêchera pas une mentalité réactionnaire
Et à propos
De ce qui est laid, de ce qui est beau
Quand tout est dans tout
Quand peu rime avec beaucoup
Encore Nantes
Car la révolte l'aimante
Jeudi 21 janvier 2016
Des royalistes commémorent feu le roi Louis 16
Place Foch, une trentaine de royalistes
En face, comme un rite, une trentaine d'antifascistes
Et comme à chaque fois
Dans ce monde c'est une loi
Une bagarre générale
Mais finalement peu de mal
La police était là
Qui connaît bien son agenda
C'est son métier, voilà !
Il n'y a donc pas un monde
Il y a des mondes
Le monde des associations
Le monde des organisations
Le monde de l'information
Le monde de la prison
Le monde de la manifestation
Le monde des partis et des syndicats
Le monde de la science
Le monde de la finance
Le monde du travail
Le monde du sport
Le monde de la famille
Le monde de l'enseignement
Le monde du divertissement
Le monde de la réaction
Le monde de la révolution
Monde de la corporation
Monde de la destruction
Et c'est toute cette séparation
Qui est le ciment de la domination !
Mais
Tout s'effondre sous nos yeux
Quand il ne peut y avoir aucun mieux
Nous en apercevons les premiers feux
Qui sont aussi les derniers feux
Des documentaires nous le disent
Des films nous le prédisent
Le capital affiche son entière catastrophe
Tout le monde, de ce fait, y est comme amorphe
Et c'est aussi la pollution de l'air
Par an, 7 millions de décès
Dans le monde, sans aucun procès
Pour s'empoisonner, l'humanité inhumanité sait tout faire
Particules fines, divers gaz
Le monde entier est une chambre à gaz
Et avec les courants aériens
Tout ce qui pollue, joue au plus fin
Pologne, Allemagne, France, voilà la vie
Chine, Californie, le monde est nazi
Chaque pays exportant sa pollution
Des forces de la nature en tourbillon
25 à 30 villes, des mégapoles
Plus de 10 millions de personnes, ambiance folle !
Et pour l'airpocalypse
Il n'y aura plus aucune éclipse
Même avec l'agriculture urbaine
Pour compenser l'excroissance, urbaine
Car une personne sur deux
Habite maintenant en ville, c'est comme un feu
Mais l'écologie urbaine
Face à la nature, n'est pas une aubaine
Comme en France
750 centres commerciaux, une démence
16 millions de mètres carrés
Le record en Europe
Pour la bêtise, la France, encore au top
Trois milliards de visites par an
Des enseignes, des marques, des clients
Et la locomotive alimentaire
C'est plus impératif que s'envoyer en l'air
C'est plus indispensable que se distraire
Et donc aussi des parkings, des ronds-points
Tout est étudié, tout est malin
Avec Diesel, sa mauvaise haleine
Et des nanoparticules bien cancérigènes
Et déjà, en 1952, le smog, tout se poursuit
Autrefois, l'essence au plomb, cela n'est jamais fini !
Malgré tout
Et c'est vraiment fou
Environ 250 000 espèces sous-marines
Que l'espèce humaine débine
Mais encore des millions d'espèces inconnues
Dans les grands fonds marins, qui l'eut cru ?
Et pendant ce temps
De l'inhumanité du paradoxalement
Pour les banques, de la rentabilité
Le seul moteur pour les motiver
4 pour cent
Le logement à long terme
7,5 pour cent
Le centre commercial à long terme
Et à vrai dire, contre le capital
Rien ne vaut la bonne vieille grève générale
C'est à l'économie qu'il faut faire mal
Mais les riches bourgeoisies
Savent tout mettre à l'abri
Comme par rapport aux nazis
Le 3/9/1939, du Louvre à Chambord
Pour tous les tableaux, un autre port
203 véhicules, 1862 caisses
Convoi artistique, une drôle de messe !
40 km/heure, tout fut bien organisé
Par feu ( 1895 - 1967 ) Jacques Jaujard, résistant oublié
Contre les bombardements et les pillages
Comme le pilleur, le gros ( 125 kg ) feu Göring
Pour lui l'art était un ring
Et aussi de la destruction, ainsi 600 tableaux
Pour l'idéologie nazie cela n'était pas beau
Au feu, Picabia, Klee, Picasso
C'est en 1943, que cela fut brûlé
Un art soi-disant dégénéré
Et d'un nazisme l'autre
Tout gouvernement en est subtilement l'apôtre
Pollution des sols et des airs
Pollution des océans et des mers
C'est une véritable guerre
Peut-être la plus meurtrière
Pollution de nos mentalités
Quand il n'y a plus aucune vraie solidarité
Plus aucune chaleur humaine
Quand l'inhumanité fait sa semaine
L'on se regarde toujours de travers
Sous le capitalisme, personne n'est un frère
Et plus que des méchantes ou des méchants
Il y a surtout des concurrentes et des concurrents
Tout est un concours, tout est un examen
Et l'on en vient ainsi vite aux mains
Et tous les nouveaux assis
Qui se prétendent toujours debout, j'en ris
Toute une supercherie spectacularisée
Oui, il faut le répéter
Cela n'est rien du tout
Commençons le combat, moi, toi, vous, elles, ils, nous !
 
 

Patrice Faubert ( 2016 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "

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Published on e-Stories.org on 29.01.2016.

 
 

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