Henri Doré

Psychose

« Du café... il me tend du café. Dois-je l’accepter ? Dois-je le refuser ?» Un dilemme chamboulait l’esprit d’Alfred, haut dirigeant du monde occidental. Soudain, un infime détail vint aux yeux de cet homme ayant le regard perçant comme un faucon. Cet étrange homme qui se disait son collègue avait quelque chose d’assez gros dans ces poches. Tentant de ne pas montrer qu’il le savait, Alfred pointa son regard sur le café tout en jetant des légers coups d’oeils à la « chose » qui se trouvait dans la poche du dénommé Bernard Smith. Et enfin, il comprit. Cet homme transportait un pistolet pour le tuer. Il en voulait à Alfred puisqu’il contrôlait une grande partie du monde moderne. Haut dirigeant, tout le monde le jalousait.

« Non, ce n’est pas une bonne idée que de boire ce vil liquide qu’il me tend pour m’empoisonner. »
-Non merci, dit-il, j’en ai déjà pris quatre ce matin et de toute façon je n’aime que les expressos.
Bernard, l’assassin au col roulé, affirma donc à l’illustre grandiosité qu’était le protagoniste de cette histoire qu’il le boirait donc, dans la cour intérieure, pour ne pas gaspiller de cet excellent cappuccino. Après avoir glissé quelques mots à un collègue, il se dirigea vers la sortie et saisis dans sa poche ce qui semblait être l’objet de potentiel homicidaire qu’avait entrevu Alfred quelques secondes auparavant. Le haut dirigeant sentit alors son heure venir. Une sensation, aussi intense que si un troupeau de bisons lui aurait passé dessus, lui saisit les tripes et lui remonta jusqu’au fond de la gorge. Ainsi, il plongeât sous le bureau d’un fonctionnaire qui travaillait sur son ordinateur. Des coups de feu retentirent, paniquant tout le monde dans la pièce.

Alfred pris son courage à deux mains, saisis un clavier d’ordinateur et s’élança vers celui qui lui avait offert deux minutes plus tôt, un capuccino qu’il avait faillit accepter. N’apercevant pas l’arme qui avait détonnée il y a quelques instants, Alfred crut alors que Bernard, cet être exécrable, avait un complice ayant lui aussi une arme à feu. « Un assassinat organisé pour prendre ma place, que de banalités dans ce monde de violence », pensa-t-il. Il se jeta derrière un classeur, bloquant ainsi une potentielle ligne de vue avec les possibles complices, c’est-à-dire tout le monde sauf Bernard puisque celui-ci n’avait plus le fusil. Il saisit son vulgaire clavier, un BENQ remarqua-t-il, et assena un coup magistral sur la tête de son ennemi. L’arme improvisée fendit sur-le-champ et l’important personnage se retrouva désarmé. Il effectua donc un coup qui semblait être un plaqué de football américain, peut-être Alfred fut-il un joueur de football professionnel dans une autre vie.

Les deux hommes, par terre en train de se frapper comme des sauvages, était en pleine bagarre où Alfred, ancien boxeur anglais, dominait son adversaire. Soudainement, il plongea sous un bureau, s’étant rendu compte qu’il était en ligne de vue d’un éventuel complice possédant un fusil. Bernard, le tueur écervelé en pantalons propres, s’enfuit et laissa tomber un objet. « Le pistolet, la pièce maîtresse de cet tentative d’assassinat, tentative mise en déroute si je saisis cet objet. » Il saisit alors le fusil qu’il n’avait vu que du coin de l’œil grâce à son œil de lynx. Il sortit donc de sous le bureau et, prudemment, approcha tout le monde et, leur pointant l’arme sur la tempe, les questionna sur cet évènement, tentant de décelé le complice à l’arme à feu, et les fit partir un à un.

Soudain, un homme pointa une carabine dans le dos d’Alfred. Ce dernier se retourna et vit le fameux complice de Bernard.
-Toi, encore toi, je me croyais débarrasser mais te revoilà, dit Alfred.
Le complice allait appuyer quand une chose apparut clairement dans les yeux du haut dirigeant. « Cette cigarette et ce bidon d’essence pourrait bien mettre le feu à ce bâtiment, brûlant ainsi mon ennemi de toujours. Cependant faut-il que je saute par la fenêtre si je veux survivre. » Alfred saisi la cigarette qui se trouvait à un pas de lui et la jeta dans l’orifice du bidon d’essence permettant à celui-ci de se dévider. D’un saut majestueux, tellement sublime que le complice de Bernard fut paralysé par cette grandiloquence extrême, Alfred s’élança par la fenêtre.

Ce n’est qu’en réalisant qu’il allait mourir qu’il comprit tout ce qui s’était passé. Ce ne fut qu’à ce moment que l’étincelle de la vérité suprême lui fit tout comprendre. Ainsi, il était destiné à mourir et lui seul savait tout sur l’univers, sur la vie et sur la réalité.

L’inspecteur Carlo Tremblay venait d’arriver sur les lieux du crime. Il était épuisé puisqu’il avait participé dans la journée à une arrestation en lien avec le trafic de drogue a deux d’où il se trouvait. L’opération avait tournée en fusillade de quelques secondes. Il se trouvait présentement au bas d’un asile psychiatrique d’une vingtaine d’étages. Un homme gisait par terre la terre écrasée par la chute du seizième étage qu’il avait fait. Après une attente d’environ deux minutes, le docteur Mortensen arriva. Celui-ci confirma donc que l’homme qui gisait au sol était bel et bien une victime d’hallucinations psychotiques. Ainsi, il s’était probablement échappé de sa cellule de l’asile et s’était jeté en bas par la fenêtre d’un bureau d’administration. Le patient, un ancien joueur de football américain, se prenait souvent pour quelqu’un d’autre et disait souvent voir Satan lui-même avec un fusil de gros calibre dans les mains. L’inspecteur avait retrouvé l’homme, qui portait le nom d’Alfred Bertrand, mort avec un paquet de cigarettes dans les mains, tenu comme s’il agrippait un revolver. Les autres policiers avaient fouillé le bureau par lequel il saurait apparemment jeté et ils avaient remarqués quelques faits insolites. Tout d’abord, un clavier fendu en deux gisait au côté d’un distributeur d’eau sur lequel reposaient quelques morceaux de clavier. Sur ce même distributeur étaient posé plusieurs paquets de cigarettes qui, affirme-t-on appartiennent à Bernard Smith, un fumeur compulsif travaillant dans les bureau, ancien ami du défunt. Deuxième fait étrange, une cigarette gisait dans une cruche d’eau ouverte qui sert de rechange pour le distributeur.

L’inspecteur Tremblay ne vit rien d’extraordinaire dans ce « suicide », si on peut le qualifier de tel, comportant cependant quelques éléments bizarres mais, à quoi peut-on s’attendre avec une personne souffrant d’hallucinations. Il jeta le dossier dans un tiroir consacré au crimes résolus et prit une autre cigarette.
 

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Published on e-Stories.org on 18.09.2009.

 
 

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