Claire Sarvisé

la maison de l´amitié

C´est une belle matinée ensoleillée avec un ciel d´un bleu! d´un bleu qui transporte dans un monde de sensations indescriptibles, un parfum subtil de mille fleurs embaume l´air vivifiant. Vous savez cette odeur qui vous donne envie de Vivre pleinement et vous enivre à vous faire perdre la tête.

Au cours de ma promenade, je passe devant une maison abandonnée. Sur la porte d´entrée deux pancartes sont accrochées, sur l´une on peut lire "parti découvrir le monde" et la seconde a une liste de dix noms écris à la main, je devrais dire rapidement griffonés.

Je jette un coup d´oeil rapide aux alentours. Personne, le calme plat. On pourrait entendre les mouches voler. Je m´approche lentement. Oui vous avez deviné la curiosité l´emporte.. Et vous qu´auriez-vous fait ? Je monte les quatre marches qui conduisent à la porte d´ entrée et pousse la vieille porte en bois qui me résiste un peu. Elle n´est pas fermée .

Je me retrouve dans une immense pièce peu meublée. Au centre un tapis bleu et vert sur le parquet de bois sombre. Deux vieux fauteuils se regardent et accompagnent une table basse devant la haute cheminee de marbre noir. Sur la cheminée deux superbes chandeliers en fer forgé sur lesquels des restes de bougies blanches restent suspendus dans le temps. Un long vase en porcelaine avec un motif floral aux tons pastels trône majestueux entre les deux chandeliers. La rose rouge qui y séjourne, s´incline et perds ses couleurs .. Je m´avance vers la table basse en bois sombre recouverte d´une petite nappe blanche sur laquelle repose un volume. Non, ce n´est pas un livre. Dans une belle caligraphie penchée et ondulée il est écrit "journal intime".

Dans le bas, une discrete illustration à l´encre de chine, le visage d´un homme souriant. Sous les épais sourcils des yeux remarquables, un regard doux et profond. La plume a du s´arrêter là près de la bouche souriante, l´encre semble attendre.. les traits sont dynamiques et souples. Je pense que l´auteur se penche bien souvent sur son journal pour y glisser ses émotions. Je me dis qu´il ou elle l´a laissé là pour une personne précise. Mes yeux partent à la recherche d´un signe et rencontrent la beauté mystérieuse de cette piéce chaleureuse et accueillante. Les volets de bois sont à moitié fermés sur les fenêtres ornées de lourds rideaux blancs plongeant ce salon dans une agréable pénombre . Devant une des fenêtres, un piano recouvert d´un grand drap blanc et sur le mur deux immenses tableaux sans cadre. Ce sont des toiles peintes à l´huile représentant des superbes paysages verdoyants.

La paix qui règne m´enveloppe. Il y a comme une présence invisible qui m´observe et cela ne me dérange pas, bien au contraire cela me plait et m´attire. Toutefois la réalité m´attends. J´ai pris grand soin de ne rien déranger dans cette maison. J´ai découvert dans cette pièce chaleureuse votre gentillesse, votre bonne humeur, votre sensibilité et votre sympathie. Pensive, je franchis le seuil de cette maison en refermant doucement la porte derrière moi. Je décroche une des pancartes, j´écris au dos dans un coin "merci, claire" et la remets sur la porte. Après m´être assis quelques instants au soleil sur le perron, je reprends ma route le coeur joyeux.

© csg-02007

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Published on e-Stories.org on 20.02.2007.

 
 

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